Depuis la rentrée, cela s’intensifie. En effet, avec la réouverture des conventions collectives il est maintenant légal pour les syndicats des secteurs public et parapublic d’exercer leur droit de grève. Ce droit est encadré par le Code du travail, ce qui n’est pas le cas pour la grève étudiante. Ainsi, les salarié-e-s peuvent seulement entrer en grève en période de négociation et en respectant certaines exigences légales. De plus, dans certains milieux, tel celui de la santé, le gouvernement peut décider du nombre d’employé-e-s sur le plancher en période de grève. Pour de plus en plus de syndicats, il s’agit de près de 90% des employé-e-s qui ne peuvent pas faire usage de leur droit de grève. Paradoxalement, cela peut s’avérer être plus que l’effectif normal, dû aux récentes compressions.
L’automne s’annonce chaud. La plupart des syndicats, regroupés au sein du Front commun 2015, seront en processus de consultation sur des mandats de grève. Un bon nombre de syndicats locaux en possèdent déjà. Pour ce qui est du milieu communautaire, une mobilisation est prévue face au démantèlement du filet social. La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics (ou Coalition main rouge), qui regroupe plus de 100 organisations syndicales, communautaires, étudiantes et féministes, prévoit même une consultation de ses membres sur la possibilité d’une grève sociale. Face à l’encadrement juridique du droit de grève des salarié-e-s, les associations étudiantes ont la possibilité de faire usage de leur droit de grève moins restreint.
En tant que mouvement étudiant, nous avons une fenêtre ouverte pour construire un mouvement commun. En effet, les conditions de travail de nos professeur-e-s affectent notre éducation. Les compressions budgétaires dans les cégeps et les universités s’attaquent au travail des employé-e-s qui y travaillent, et donc, la qualité et l’accessibilité des services. Plus largement, les conditions des travailleuses et des travailleurs – en services municipaux, en santé, en services sociaux, et plus encore – ainsi que les coupures de financement aux organismes communautaires, affectent directement les services à la population qu’elles et ils s’acharnent à offrir. Pour plusieurs étudiantes et étudiants, il s’agit même de nos futures conditions de travail.
Cet automne, nous avons l’opportunité de faire pression commune sur le gouvernement. Exigeons des solutions communes à un problème commun. On ne négocie pas le recul social, on le combat par la grève générale!
Pour plus d’information :
http://profsennego.org/
http://frontcommun.org/
http://nego.lafae.qc.ca/
http://www.nego2015.org/
http://entrenosmains.org/
http://nonauxhausses.org/
http://refusons.org