Conséquences sur le travail

Si l’austérité vise une restructuration des fonctions de l’État qui affecte d’abord les employé-e-s du secteur public, la dégradation des conditions de travail dans ce secteur aura des conséquences néfastes pour tous et toutes les salarié-e-s du Québec. Le secteur public québécois agit effectivement comme modèle de référence pour les relations de travail dans l’ensemble de la province, ses avancées et ses reculs se répercutant par effet d’entraînement dans le secteur privé.
 
On rappellera à ce propos que le Front Commun regroupant en 1972 la CSN, la FTQ et la CEQ (devenue depuis la CSQ) a réclamé et obtenu, suite à une campagne de grève très énergique, une rémunération hebdomadaire minimale de 100$ pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses du secteur public – ce qui a mené ultérieurement à une augmentation du salaire minimum légal au Québec.
 
C’est précisément à cette influence du secteur public sur les conditions de travail de l’ensemble des salarié-e-s du Québec que l’actuel gouvernement entend s’attaquer par toutes les méthodes à sa disposition. Coupes dans les budgets, baisse ou gel des salaires, réduction du personnel, programmes de «réingénierie» qui visent essentiellement à s’attaquer aux acquis salariaux et professionnels de la fonction publique, etc.
 
Ces différentes mesures poursuivent deux objectifs principaux :
 

  • réduire le poids de la fonction publique dans l’économie nationale, ce qui minera inévitablement les services à la population
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  • appliquer au secteur public des pratiques importées du secteur privé, c’est-à-dire la multiplication des emplois à temps partiel, des contrats à durée déterminée sans possibilité de renouvellement, etc.

 
L’application de mesures visant à réduire le nombre d’employé-e-s de l’État et à précariser leur statut d’emploi précède évidemment l’actuel gouvernement. Déjà, sous le gouvernement Charest, pour deux employé‑e‑s qui partaient à la retraite, l’administration publique n’engageait qu’un nouveau ou une nouvelle. Sous les gouvernements Marois et Couillard, cette proportion a baissé encore davantage.
 
Avec ce vide créé dans les effectifs de la fonction publique, le gouvernement doit de plus en plus compter sur le privé pour remplir ses fonctions, soit en embauchant des consultants et des consultantes à contrat ou en déléguant des tâches en sous-traitance.
 
De plus, les attaques répétées à l’endroit des régimes de retraite, de la sécurité d’emploi et des avantages sociaux de la fonction publique contribuent à redéfinir les standards d’emploi pour l’ensemble de la province, au détriment de l’ensemble des salarié-e-s.
 
Nous pouvons donc affirmer que l’austérité, si elle est d’abord un projet d’État, aura un impact négatif sur l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de la province.