Qu’est-ce que l’austérité

Austérité (féminin, du latin austeritas, « saveur âpre, gravité, sérieux, sévérité »): ensemble de politiques dont le but est de réduire les dépenses publiques afin de réduire la dette publique.
Synonymes : rigueur budgétaire, politique de déficit zéro.

 

Depuis les 25 dernières années, les différents gouvernements ont appliquées de nombreuses politiques d’austérité dont le but est de réduire les dépenses publiques. Les raisons évoquées sont restées les mêmes : il faut réduire la taille de la dette parce qu’elle nuit à la croissance économique.

 

Sous prétexte que les fonds publics sont gaspillés dans des services trop onéreux et inefficaces, les tenants et tenantes de l’austérité commandent une série de compressions budgétaires importantes dans les services publics et la fonction publique. Tout y passe dans l’objectif de réduire les dépenses et d’atteindre le déficit zéro : éducation, santé, garderie, promotion de la culture, protection de l’environnement, protection des travailleurs et des travailleuses, défense de l’égalité homme-femme.

 

On aurait tendance à croire que l’austérité consiste simplement à « réduire la taille de l’État ». Cela est faux. En fait, l’austérité transforme le rôle de l’État : celui-ci n’a plus pour objectif de donner à la population des services publics de qualité et accessibles servant à son émancipation, mais de soutenir les entreprises privées afin de stimuler la croissance économique. Pendant que, d’une main, le gouvernement sabre dans la fonction publique, de l’autre, il distribue d’immenses subventions au privé et réduit le poids de sa fiscalité pour donner aux entreprises et aux plus riches une grande marge de manœuvre.

 

Une des conséquences les plus pernicieuses de ce réalignement de l’État est la privatisation des services publics. Afin de réduire les dépenses, on exige que chaque service soit plus rentable et que chaque fonctionnaire soit le plus performant possible. On privatise donc nos services publics en les gérant comme des entreprises, et ce, au détriment des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs, et de la qualité des services offerts.

 

Toutefois, alors que les entreprises obtiennent le gros lot et que les plus riches profitent de réductions importantes d’impôt, la grande partie de la population, elle, subit de plein fouet les conséquences de l’austérité. Les faits hurlent. Augmentation des dépenses des ménages, fragilisation des filets sociaux, accroissement des inégalités socioéconomiques : l’austérité est injuste, inéquitable et illégitime. Surtout quand on sait que, au nom de l’austérité et de la relance économique, le gouvernement s’est privé de plus de 13 milliards de dollars de revenu sous forme de baisses d’impôt, de crédits d’impôts et de subventions au privé. Et le gouvernement a maintenant le culot de nous demander encore des efforts.
Cet automne, l’austérité ne passera plus. Allons récupérer la richesse là où elle se trouve : dans les poches des plus riches, des banques et du patronat.