Conséquences en éducation

Le réseau de l’éducation post-secondaire a été fondé sur des valeurs d’accessibilité au savoir et d’émancipation. L’austérité risque cependant de porter un coup fatal à l’intégrité et à l’indépendance des cégeps et des universités.

 

Seulement depuis son élection, le gouvernement Couillard a massivement réduit le financement qu’il accorde aux cégeps et aux universités, soit près de 85 000 000$ dans les cégeps et 204 500 000$ dans les universités. Les répercussions de ces compressions sont nombreuses et touchent directement la qualité des études des étudiant-e-s : réduction des heures de bibliothèque, désabonnement à des revues scientifiques, mises à pied de spécialistes pour les étudiant-e-s ayant des besoins particuliers, augmentation du ratio étudiant-e-s/professeur-e, réduction des bourses d’étude…

 

Sous le règne de l’austérité, les étudiant-e-s sont de plus en plus appelé-e-s à financer de leur poche leurs études. Alors que le système universitaire avait été créé avec l’intention que l’accès à l’université soit gratuit, d’importantes hausses des frais de scolarité ont réduit l’accessibilité aux études supérieures. En 1996, une hausse importante de 30% est bloquée par une grève générale étudiante, et en 2012, la fameuse hausse de 1625$ est bloquée par la plus grande grève étudiante du Canada. Ces acquis sont cependant fragiles puisque les frais sont présentement indexés et augmentent à chaque année. Une nouvelle hausse des frais de scolarité ne serait pas improbable.

 

En manque de financement et sous la pression des grandes tendances mondiales, telle l’économie du savoir, les universités se tournent de plus en plus vers un financement privé pour maintenir leurs fonctions. Alors qu’en 1988, moins de 15% des revenus des universités provenaient du privé, ce pourcentage monte à plus de 35% en 2009 – et continue d’augmenter. Ce changement de cap n’est pas sans conséquence puisque les entreprises privées sont à mêmes de dicter les orientations de la recherche et le contenu des programmes à leur avantage. Même son de cloche pour les cégeps : on propose que la formation collégiale soit de plus en plus axée sur les demandes du marché de l’emploi, au détriment d’un savoir universel et émancipateur.

 

Quelques conséquences de l’austérité en éducation

 

Augmentation des frais de scolarité
Les frais de scolarité restent indexés au coût de la vie et augmentent à chaque année. Les frais de scolarité des étudiants français et des étudiantes françaises ont massivement augmentés pour atteindre 6550$ par années. Le gouvernement subit d’ailleurs d’importantes pressions pour augmenter considérablement les frais de scolarité des étudiants étrangers et des étudiantes étrangères.

 
Compressions dans le réseau scolaire
C’est près de 350 millions au primaire et au secondaire, 85 millions dans les cégeps et 204 millions dans le réseau universitaire qui sont coupés par le gouvernement. Victimes de nombreuses séries de compression depuis plusieurs années, les dernières menées par le gouvernement Couillard ont eu des conséquences dramatiques. L’embauche de profesionnel‑le‑s est réduite et le ratio élève/professeur augmente. Les différents services offerts aux parents et aux étudiant-e-s sont moins financés : certains sont éliminés alors que d’autres sont tarifiés.
 
Disparition de 265 postes professionnels
Devant les coupures faites au système d’éducation public, un grand nombre de psychologues, de orthopédagogues, de conseillers et de conseillères scolaires, etc. devront être réaffecté-e-s à une autre tâche.