Le désastre à venir

À la recherche de revenus faciles pour rembourser la dette publique, le gouvernement se tourne vers l’industrie pétrolière et gazière et espère profiter de la demande mondiale pour les hydrocarbures pour accomplir ses visées. De nombreux projets d’exploration, d’exploitation et de transports des hydrocarbures font quotidiennement la manchette :
 

  • l’inversion de la ligne 9B du pipeline d’Endbridge, qui passe à travers le Québec, afin d’acheminer le pétrole de l’Alberta aux ports des Maritimes
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  • la construction d’un nouveau pipeline par Transcada qui sillonnerait de nombreuses municipalités et cours d’eaux du Québec
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  • la construction d’un port pétrolier à Cacouna, pourtant berceuse de béluga
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  • l’exploitation du pétrole de schiste de l’île d’Anticosti
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  • l’exploitation des gisements de gaz et de pétrole du Golfe du St-Laurent

 
Cela dit, rien ne garantit l’El Dorado promit par le gouvernement. Alors que le prix du pétrole diminue, l’exploitation au Canada devient de moins en moins profitable. La création d’emploi est beaucoup plus faible que prévu et les retombées sont bien plus minces que ce qu’on nous avait promis.

 

Malgré tout, le gouvernement s’entête à subventionner largement les industries pétrolières, gazières, ainsi que les minières, afin de les encourager à exploiter les hydrocarbures. Ces subventions sont outrancières et scandaleuses. Entre 2002 et 2008, les quatorze plus grandes compagnies minières ont réalisé des bénéfices de 4,2 milliards de dollars, mais n’ont payées aucun impôt ni redevance minière. Près de 2 milliards seront investis dans le Plan Nord. En 2014, le Parti Québécois investissait 118 millions pour aider les entreprises pétrolières à évaluer le potentiel pétrolier de l’île ; le Parti libéral entrevoit de forer près de 6500 puits de pétrole de schiste. Tout récemment, le gouvernement attribuait une subvention de 3,8 millions à la pétrolière Pétrolia pour exploiter le gaz naturel de la Gaspésie.

 

Si les retombées économiques sont faibles, les coûts sociaux et environnementaux, eux, sont immenses. L’industrie des hydrocarbures et des ressources minières entraînent des développements économiques rapides et mal planifiés des communautés, fragilisant les filets sociaux, précarisant le travail et augmentant la criminalité. De plus, l’exploitation des hydrocarbures contaminent les sols, les nappes phréatiques et les eaux. De nombreux projets de transport de pétrole passent proche de cours d’eaux, dans des communautés ou à côté du fleuve St-Laurent. En cas de déversement, les dommages seraient immenses et se répercuteraient sur des décennies. Finalement, subventionner et encourager l’industrie pétrolière et gazière contribue au massivement au réchauffement climatique.

 

Alors qu’il applique des compressions massives dans les services et la fonction publique, qu’il réduit les impôts aux entreprises et aux plus riches et qu’il taxe les moins nanti-e-s en tarifiant l’accès aux services publics, le gouvernement se déresponsabilise de ses charges sociales et ne travaille plus que pour le bénéfice de la grande industrie. Cet automne, disons non à l’austérité et à l’économie pétrolière !